Imaginez-vous en l’an 2000 : la fin du monde ne s’est pas produite, les écrans plats arrivent sur le marché et Sydney accueille les Jeux olympiques d’été en Australie. Il est presque impossible de se déplacer sans entendre une chanson des Destiny’s Child…
C’est à l’aube du nouveau millénaire que les gens futés de la Harvard Business Review ont remis en question le rôle des responsables des technologies informatiques auprès des entreprises.
Nous pouvons maintenant répondre à cette question, après seulement 23 ans!
En effet, non seulement ce rôle existe toujours, mais il est plus important que jamais. Comme le déclare le fournisseur infonuagique de gestion d’entreprise Workday : « Qu’il s’agisse de collaborer avec le directeur financier pour planifier, exécuter et analyser les changements opérationnels au rythme et à l’échelle, ou de donner au directeur des ressources humaines les moyens d’offrir des expériences numériques hybrides et inclusives, le responsable des TI est une composante essentielle de l’agilité organisationnelle et de la transformation numérique durable ». Ils ont également comme responsabilité de s’assurer qu’une base de données solide est mise en place dans leur entreprise.
Il apparaît évident que de gérer la technologie, le personnel et la stratégie en entreprise est difficile dans le meilleur des cas et décourageant dans le pire. Après tout, le taux de roulement des responsables des TI est le plus élevé parmi les postes de direction. Voilà pourquoi Gartner leur conseille de se concentrer sur sept éléments clés en 2023.
Mieux diriger en remettant en question ses frustrations
Selon Gartner, les responsables des technologies informatiques doivent savoir tirer parti de leurs frustrations psychologiques et émotionnelles pour réduire les comportements qu’ils jugent indésirables et en adopter des plus positifs. Le plan comporte trois phases essentielles :
- Dresser la liste de tous les comportements à éliminer et à adopter. Ensuite, proposer des idées pour se créer des frustrations par rapport aux premiers et pour faciliter l’adoption des seconds;
- Prendre des résolutions publiques. Se mesurer à ses collègues en ce qui a trait à l’adoption d’un ou de plusieurs nouveau(x) comportement(s);
- Ajouter un nouveau comportement souhaitable à un comportement déjà existant.
« Les frustrations ont mauvaise presse », commente Gabriela Vogel, directrice séniore de l’analyse chez Gartner. « Elles sont considérées, à juste titre, comme un obstacle à l’adoption de nouvelles technologies et de nouveaux comportements, car elles rendent les choses plus difficiles qu’elles ne doivent l’être. Ce type de difficultés peut toutefois être bénéfique à l’occasion ».
Atténuer les faiblesses en prévoyant les erreurs majeures
Dans L’art de la guerre, Sun Tzu prodigue le conseil que voici : « Toute bataille est gagnée avant même d’être livrée ». Il semble que les analystes de Gartner aient révisé les classiques militaires, car la deuxième priorité que préconise la firme pour les responsables des TI est d’atténuer les faiblesses. Il ne s’agit pas de les nier ou de les réprimer, mais plutôt de les anticiper avant qu’elles ne nuisent aux plans et objectifs que l’on s’est fixés.
C’est pourquoi Gartner suggère de :
- Dresser une liste de tous les projets, objectifs, personnes et interactions jugés « à risque » pour l’année, c’est-à-dire les projets de trop grande envergure, les relations malsaines (ou peut-être tout simplement dysfonctionnelles) avec les parties prenantes, et ainsi de suite;
- S’imaginer le pire scénario possible pour chaque élément de la liste. Certes, l’exercice sera éprouvant, mais il n’en demeure pas moins essentiel!
- Prendre conscience que les deux principales sources d’échec sont la pensée de groupe et les logiques d’inclusion et d’exclusion qui s’y rattachent. Analyser chaque scénario en conséquence et déterminer si l’un ou l’autre de ces facteurs est susceptible de provoquer des échecs et des désastres;
- Créer un plan de prévention pour les erreurs évitables et le confier à la personne ou au groupe approprié. Se prémunir des erreurs doit être un objectif commun puisque, toujours selon Gartner, « la transparence et la responsabilité sont de la plus haute importance ».
S’armer de courage et affronter ses peurs pour progresser
Laissons de côté Sun Tzu pour un moment et citons plutôt John Wayne, alias The Duke : « le courage, c’est d’avoir la peur de sa vie… et de se mettre en selle quand même ». Où voulait-il en venir? Bien souvent, la seule façon de surmonter ses peurs c’est de les affronter. Ce que suggère Gartner est, en ce sens, quelque peu inhabituel, car la firme soutient que les responsables des TI doivent :
- Faire quelque chose qui les effraie un peu, comme monter dans un manège, ou mieux encore, participer à un webinaire de Devolutions!
- Partager une histoire qui les rend un peu vulnérables (qui plus est, les dirigeants qui font montre de leur vulnérabilité et de leur humanité sont plus appréciés par leurs employés qui les perçoivent alors comme dignes de confiance, fiables et compétents).
- Être ouvert aux épreuves afin de montrer l’exemple. Parfois, le coup de pouce dont nous avons besoin pour devenir « la meilleure version de nous-mêmes » est de s’inspirer du courage de quelqu’un d’autre.
Adopter une pensée fluide en ce qui a trait à la gestion des talents
Il est largement admis que la « la chasse aux talents » est terminée depuis longtemps et que ce sont les talents qui s’en sont tirés à meilleur compte. En effet, la recherche de bonnes personnes pour certains rôles exigeant des certifications et de nombreuses années d’expérience peut s’avérer frustrante, voire futile. La situation est particulièrement difficile pour les petites et moyennes entreprises (PME), qui ne peuvent généralement pas rivaliser avec les grandes entreprises en matière de rémunération et d’avantages sociaux.
Gartner conseille donc de :
- Recruter selon certaines compétences essentielles plutôt qu’en fonction du niveau d’instruction. Nous avons souligné en 2021 six compétences essentielles en milieu de travail post-pandémie, dont certaines capacités non traditionnelles telles que l’empathie et la volonté de motiver autrui.
- Être prêts à laisser d’autres partenaires internes « emprunter » des membres (voire l’entièreté) de l’équipe pour quelques heures par semaine. Il est vrai que c’est plus facile à dire qu’à faire, car il est possible que ces partenaires internes essaient de les garder plus longtemps que prévu. Pourquoi Gartner recommande-t-il cette pratique quelque peu déconcertante? Eh bien parce qu’il y a un bénéfice à cette folie : les responsables des TI peuvent ensuite demander à leurs partenaires internes de leur rendre la pareille, et ainsi renforcer leur équipe avec de nouveaux talents.
- Faire l’expérience de différentes sources de talents, y compris les sous-traitants et les travailleurs autonomes. Gartner recommande également d’agrandir la réserve de main-d’œuvre potentielle en y incluant, entre autres, les travailleurs neurodivergents (que la Harvard Business Review considère comme un avantage concurrentiel) et les technologues autodidactes.
Développer ses capacités de meneur en sollicitant l’aide d’un mentor siégeant au conseil d’administration
Luke avait Yoda. Néo avait Morpheus. Bilbon (et plus tard Frodon) a eu Gandalf. Les responsables des technologies informatiques ont également besoin d’un mentor sage et digne de confiance pour les aider à satisfaire les attentes et, plus important encore, à composer avec l’inattendu.
C’est pourquoi Gartner leur conseille de demander à leur PDG d’identifier un membre du conseil d’administration susceptible de jouer le rôle de mentor en matière de développement. Si personne ne correspond au profil recherché, il convient d’élargir la recherche en s’adressant aux membres du conseil d’administration. Si cette méthode ne fonctionne toujours pas, il faut chercher à l’extérieur de l’entreprise. Aujourd’hui, les responsables des TI ne se contentent plus d’être des partenaires compétents en matière de prestation de services informatiques. Ils doivent également améliorer leurs compétences et contribuer à la gestion du numérique, de la stratégie et de l’exploitation des technologies.
Cultiver ses ambitions et mettre ses talents à l’épreuve comme le ferait un athlète de haut niveau
Lorsque nous regardons des athlètes professionnels, ce sont leurs capacités époustouflantes qui nous éblouissent en premier. Toutefois, ce que nous ne réalisons pas toujours, c’est qu’en coulisses, ils disposent d’un entraîneur (ou, dans certains cas, de nombreux entraîneurs) qui les aide à atteindre des objectifs toujours plus difficiles.
Dans le même ordre d’idées, Gartner affirme que les responsables des TI doivent « penser comme des entraîneurs d’athlètes olympiques », ce qui signifie :
- Identifier au moins une capacité exceptionnelle chez chaque membre de l’équipe et les pousser à la transformer en quelque chose d’extraordinaire;
- Faire découvrir aux membres de l’équipe des exemples de professionnels qui s’illustrent dans leur rôle dans le même rôle qu’eux;
- Avoir recours à des données et des analyses pour découvrir de nouvelles mesures de la performance et fixer des objectifs ambitieux.
Qu’en est-il des personnes qui, malgré leurs connaissances et leur talent impressionnants, sont toxiques au lieu d’être orientées vers l’équipe? Gartner avertit les responsables des TI qu’ils doivent être prêts à « mettre sur le banc de touche même le meilleur joueur » en cas d’arrogance, de perturbation ou d’insubordination.
Tourner son regard vers l’avenir et faire l’expérience de nouvelles technologies
Enfin, Gartner recommande de se réserver du temps pour assister à des démonstrations ou pour essayer personnellement de nouvelles technologies (idéalement sur le lieu de travail, mais aussi à la maison si ce n’est pas possible). L’idée est d’interagir directement avec de nouveaux outils, applications, plateformes et solutions.
La plupart des responsables des technologies informatiques n’ont pas assez d’heures dans la journée (et parfois dans la nuit!) pour s’occuper de leur interminable liste de tâches. Néanmoins, il est important de faire de la recherche de nouvelle technologie une priorité pour deux raisons. D’une part, il s’agit d’une occasion en or pour discuter des nouvelles techniques et les recommander. De l’autre, rester à l’affût des tendances est vital dans le domaine et si les dirigeants refusent le progrès, alors ils risquent d’accumuler un retard important assez rapidement. Autrement dit : la passivité n’est pas une option.
(En passant, chez Devolutions nous offrons des essais gratuits et des démonstrations guidées en direct pour toutes nos solutions phares : Remote Desktop Manager, Devolutions Server et Password Hub Business. Si vous êtes un responsable et que vous voulez explorer et expérimenter, communiquez avec nous et nous vous mettrons sur la bonne voie!)
Quelques conseils pour finir
À ce stade, certaines personnes se disent peut-être : tous ces objectifs sont louables, mais qui a le temps, les ressources, le soutien et l’attention nécessaires pour les réaliser? Gartner suggère de se concentrer sur deux priorités avec l’aide d’un mentor plutôt que de tout tenter à la fois.
Les responsables des TI qui prennent cet engagement et le respectent obtiendront des avantages plus tôt qu’ils ne le pensent et continueront à en récolter les fruits pendant des dizaines d’années.